Sous la surface, les règles se métamorphosent. Sans pesanteur poissons et plongeurs volent dans le bleu océanique, alors que des buissons de corail poussent la tête à l’envers. Tout est permis dans ce monde où des poissons ressemblant à des démons médiévaux croisent de minuscules limaces aux couleurs insensées. L’essentiel est-il de paraître ? De faire peur, de tromper l’ennemi ou de s’assurer d’être reconnu partout comme une créature immangeable… même si parfois l’apparence n’est qu’un leurre.
L’essentiel du monde marin n’est occupé que par une myriade de minuscules organismes savamment appelés planctons. Les environnements côtiers, et particulièrement les récifs coralliens, constituent eux l’exception, en regroupant un foisonnement de vie convoitant chaque centimètre carré de terrain. Ici, l’occupation de l’espace s’étend à l’horizontale… et à la verticale. Des poissons planent au loin ou virevoltent au-dessus des éponges géantes en forme de barriques, pendant que des organismes ramifiés pendent la tête en bas, au mépris de toute verticalité habituelle.
Dans ce monde, même les plongeurs ont appris à voler devant des murs vertigineux tapissés de créatures ébouriffées, ou au-dessus de gorgones masquant la naissance d’un jardin de corail. Descendre sous la mer évoque bien sûr la rencontre avec des paysages surréalistes, exubérants de vie. C’est aussi l’expérience d’une autre relation à l’espace, où la pesanteur cède la place à la pression, remodelant la perception du mouvement… et de son propre corps.
Photographie de Pascal Lépine et texte de François Rebufat.
L’exposition photographique a été réalisée avec le soutien du club photo de l’association Club92Cmcas. Site internet : http://photoclub-montreuil-slv11.blogspot.fr/